30.08.2024
Depuis plus d’un siècle, l’Autodromo Nazionale Monza est synonyme de courses aux vitesses incroyables. Le célèbre théâtre du Grand Prix d’Italie est le circuit le plus rapide du calendrier de la Formule 1, avec plusieurs records à son actif pour appuyer ce fait.
Construit en seulement 110 jours par 3500 ouvriers, Monza est devenu en 1922 le troisième circuit permanent au monde – après Brooklands et Indianapolis – avec un tronçon routier couplé à un ovale. La principale caractéristique de son tracé était sa nature pied au plancher. Et malgré la suppression ultérieure des virages inclinés (pour des raisons de sécurité) et l’apparition de chicanes pour réduire le rythme, la piste italienne est toujours connue comme le « temple de la vitesse ».
Pilier du calendrier depuis 1950, Monza n’a manqué qu’une année, le Grand Prix d’Italie 1980 ayant eu lieu à Imola. Cela en fait donc le baromètre parfait pour illustrer la montée en puissance de la Formule 1 et les avancées technologiques du sport.
En 1950, Juan Manuel Fangio y a signé la pole position grâce à un tour négocié à une moyenne de 191,231 km/h (118,825 mph). Avec l’introduction de l’ovale, les chiffres ont grimpé en flèche. L’année précédant la réduction de la cylindrée des moteurs de Formule 1 à 1,5 l, Phil Hill s’adjugeait la pole à une moyenne de 223,048 km/h (138,595 mph).
Cette marque établie en 1960 était la référence jusqu’à l’arrivée des blocs 3,0 l en 1966. Les vitesses commençaient alors à augmenter considérablement à Monza, avec un pic en 1971. Cette année-là, le Grand Prix d’Italie s’avérait extraordinaire. Chris Amon obtenait la pole à 251,213 km/h (156,096 mph) avant une course entrée dans la légende.
Ce Grand Prix d’Italie allait être le plus rapide jamais vu, et ce pendant trente-deux ans à venir. L’épreuve était un véritable concours d’aspiration avec de multiples dépassements à chaque tour. Sur la ligne d’arrivée, les cinq premières voitures se tenaient en seulement 0’’61. La BRM de Peter Gethin remportait le Grand Prix le plus serré de tous les temps, à peine 1/100e de seconde devant la March de Ronnie Peterson après une bataille négociée à 242,620 km/h (150,756 mph) de moyenne…
En 1972, l’introduction des chicanes Rettifilo, Roggia et Ascari réduisait considérablement l’allure, mais les moteurs turbocompressés prenaient le dessus au cours de la décennie suivante. Avec plus de mille chevaux sous le pied droit du pilote, les longues lignes droites de Monza permettaient à cette technologie de démontrer toute l’étendue de sa puissance. Pourtant établi sans chicane en 1971, le record d’Amon finissait par tomber en 1990 avec la pole à 257,209 km/h (159,821 mph) de moyenne d’Alain Prost et sa Williams équipée d’un V10 3,5 l conçu par Renault.
La Pista Magica subissait de nouvelles modifications en 2000 pour arriver au tracé que nous connaissons aujourd’hui. Les vitesses augmentaient encore avec l’ajout du système de réduction de la traînée (DRS). La pole position la plus rapide de l’histoire de la Formule 1 y a d’ailleurs été signée en 2020, avec une moyenne de 264,362 km/h (164,266 mph).
Le rythme en F1 continuant de s’accélérer, il ne faudra peut-être pas longtemps avant que ce record ne soit à nouveau battu.